Biologie de l'huître plate
Ostrea edulis est un bivalve de la famille des ostréidés. Espèce côtière, elle est généralement présente entre 0 et 5 mètres de fond, mais elle peut aussi être observée plus profondément, notamment en Manche et en Europe du Nord. Elle affectionne les baies abritées et les estuaires ayant des eaux claires. Ces conditions permettent aux larves de se fixer sur des substrats durs et propres. Elle peut vivre dans des zones vaseuses, à condition qu’il y ait présence de substrats solides, de natures diverses : graviers, cailloux, sable, maërl, coquilles (d'huîtres plates, de pétoncles, de modioles, de moules, de palourdes (Kennedy et al., 1999), de crépidules, etc). On la retrouve dans des eaux tempérées ayant une salinité comprise en 30 et 35‰. Étant un organisme ectotherme, ses fonctions physiologiques augmentent avec la température, elle peut donc s’acclimater à des eaux plus chaudes, mais au-delà de 30°C, les températures lui sont défavorables (Duchêne et al., 2015).
Sur le plan de la nutrition, O. edulis est suspensivore planctonophage, c’est-à-dire qu’elle se nourrit par filtration de la matière en suspension (phytoplancton et petit zooplancton) présente dans la colonne d’eau. Capable de filtrer entre 5 et 10 litres d’eau par heure, elle retient toutes les particules comprises entre 4-5 µm et environ 100 µm. Comme elle se situe souvent très proche du sédiment, le microphytobenthos, majoritairement constitué de diatomées épibenthiques, joue probablement un rôle clé dans son bol alimentaire (Duchêne et al., 2015).
Sur le plan de la reproduction, c’est une espèce hermaphrodite asynchrone et protandre avec une sexualité consécutive rythmique : tout d’abord mâle, O. edulis est sexuellement fonctionnelle au cours de son 2ème été, avec un changement de sexe à la fin de ce même été. Elle alterne ensuite de sexe chaque année au sein d’une même saison de reproduction (Duchêne et al., 2015), avec des gamétogénèses mâles et femelles légèrement différées dans la même gonade.